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Sixième remise du
Prix Poésie21

Remise du Prix de Poésie21 pour l'année 2021 en l'honneur de Lucienne Gracia-Vincent

Le vendredi 3 décembre en soirée, a eu lieu la cérémonie de remise du Prix Poésie21 dans une salle réservée par la Fondation Saint-John Perse à la Bibliothèque La Méjanes (Aix-en-Provence). Profitant d'une éclaircie dans les manifestations publiques liées à la culture, et dans le respect des consignes sanitaires, il a donc été possible, cette année d'organiser cette cérémonie. Le déroulement de la cérémonie a connu la modification suivante.

Après une brève ouverture, la parole est immédiatement confiée aux lauréats, exactement il leur est demandé de lire un de leurs poèmes. Un des lauréats de l'an dernier, M. Léon Bralda, commence, puis la lauréate de cette année, Mme Isabelle Cousteil, intervient, enfin l'invitée de la Fondation en résidence d'artiste, Imasango, conclut cette première séquence.

Entendre de la poésie après un an d'absence, l'entendre de la bouche même de ses auteurs, fut, pour nous tous, une façon de renouer avec ce que nous aimons, la puissance bienfaisante du poème.

Léon Bralda avait choisi un poème de son recueil Un temps fécond (éditions Henry, 2019) évoquant l'été et ses jeux de lumière, à l'image de celui-ci que notre jury avait tant apprécié : « C'était un mois d'août ordinaire durant lequel dans les maisons qui bordaient la grand-route, glissait par les persiennes closes une lumière pingre. Elle dessinait sur le corps massif des meubles et sur les papiers peints de drôles d'écritures et le silence errait dans la touffeur du jour »

Isabelle Cousteil, de retour de Lyon où son poème, Elles disent (Atelier Baie, 2021 a été monté sous forme de spectacle musical et chorégraphique, a pris la parole pour faire entendre une célébration de ces femmes espagnoles de l'entre deux guerres qui aimèrent lutter pour la justice. En voici un extrait ( la distribution sur la page n'est pas respectée ) : « Elles disent / non / à la haine / au parti des partis pris //elle disent/ non/ au silence des pères / non /aux noces convenues / derrière un foulard / un rideau //elles osent secouer /la poussière des vertus desséchées /et des fleurs de péché ... »

Imasango, originaire de Nouvelle Calédonie, dont les ancêtres maternels appartiennent au peuple Kanak, depuis trois mois en résidence, avec pour double tâche de bâtir un nouveau recueil et de concevoir un texte en l'honneur de Saint-John Perse, a bien voulu participer à cette remise de prix et se joindre à nos deux lauréats. Voici un extrait de sa poésie : « Ma vie greffée au sable/Insaisissable/A ses heures blanches d'hier //Si je ferme les yeux /Sur un Autre Visage /Nous laissant sur le quai /Ma vie fleuve /Partance Espace aliéné /A l'asile /D'un exil silencieux /Où faire un pas est indicible... » (Pour tes mains sources, Limpidité, Ed. Bruno Doucey, 2011).

Les extraits des poèmes ne sont pas exactement ceux qui ont été lus ou le sont partiellement. Cela est volontaire pour que le souvenir de cette première séquence garde en nous la singularité intime et émotionnelle qui fut la sienne et qu'une reprise viendrait anéantir.

Lecture de poèmes de Lucienne Gracia-Vincent

La règle interne à ce prix est de demander à nos lauréats de choisir dans l'oeuvre de la poète Lucienne Gracia-Vincent un poème et de le lire.

Léon Bralda a choisi un poème évoquant la Provence, Isabelle Cousteil a préféré deux poèmes intimistes, (composés en mai et août 1942) tirés du recueil A la croisée des chemins (éd. Bené, 2003), qu'une amie poète, Marthe Chevrier, adressa à Lucienne Gracia-Vincent qui les jugea dignes de paraître avec les siens parce qu'elles les considérait sans doute comme les siens, en souvenir des années de guerre.

Leur lecture fut pleine d'attentions aux nuances rythmiques et mélodiques du vers.

Les Calanques

 

Je sais un point du globe où subsiste, c'est sûr,

Du paradis terrestre, une preuve éclatante,

Un merveilleux domaine où la mer palpitante,

Offre à l'humain séjour, sa caresse d'azur !

La côte, sur ce bord, a des caps, des presqu'îles,

Où la vague s'étale entre les rochers nus !

Les sourires du ciel se trouvent retenus,

Dans les limpides eaux des calanques tranquilles !

A l'abri du ressac, l'onde emplit tous les creux,

S'infiltre, se repose en des vasques discrètes,

Où se mirent les pins qui fusent des arêtes,

Ouvrant leurs parasols sur des sentiers pierreux !

Le flot, sans hâte, arrive aux falaises crayeuses !

Il s'étire, se donne; il flâne, se reprend

Couvre le sable doux d'un voile transparent,

S'irise en fins rayons sur des ailes soyeuses !

L'incessant clapotis suit de minces filets,

Sur la trace des pas d'une danse première,

Tandis qu'au fil de l'heure un prince de lumière,

Allume des soleils sur les menus galets.

Le Pull-over de laine

 

J'ai ton pull-over de laine

Qui sent le tabac

Et le savon âcre,

Qui sent une odeur de lointain…

J'ai ton pull-over de laine

Encore tout imprégné de Toi,

De tes soupirs,

De tes longues attentes.

J'ai ton pull-over de laine

Avec la forme de ton corps

La forme de tes bras repliés.

Espoir

Ce n'est pas grand'chose, une lettre,

Non, bien sûr, ce n'est pas grand'chose.

Vingt huit lignes ou vingt neuf peut-être,

Je les ai comptées bien des fois,

Non, bien sûr, ce n'est pas grand'chose !

 

Pourtant, on y lit tant de choses !

Douces, légères, comme la brume,

La brume bleue des matinées,

Tendres choses qui s'allument

Au creux d'heures ensoleillées…

Oh ! Comme on les relit, ces choses !

 

Mais quand on lit « il revient »

Ces deux tout petits mots de rien,

Ces deux petits mots, qui n'ont l'air de rien,

Dansent devant les yeux qui se mouillent

Et se brouillent

Et tout à coup ne voient plus rien,

Que ces deux petits mots de rien.

 

Alors, on ne sait plus très bien

Si l'on doit rire, rire, ou bien

Pleurer...

Nous remercions grandement nos trois intervenants de leur choix (chaque fois c'est un nouvel aspect de la poésie de Lucienne Gracia-Vincent qui se révèle) et de leur souci de faire résonner les accords et les valeurs des poèmes grâce à leur voix.

De la Fondation Saint-John Perse et de l'origine du Prix Poésie21

Pour le public il nous a paru bon de résumer à grands traits la personnalité de ce grand diplomate que fut Alexis Léger, et poète lauréat du Prix Nobel de littérature sous le pseudonyme de Saint-John Perse. Legs de sa bibliothèque et de ses manuscrits à la ville d'Aix à charge pour elle de soutenir une fondation voulue par ses amis américains. La Fondation est une structure mi-publique mi privée, chargée de célébrer l'oeuvre du poète comme de promouvoir la poésie contemporaine. Des chercheurs du monde entier viennent étudier l'oeuvre diplomatique et poétique de Saint-John Perse. Sa directrice, Mme Muriel Calvet, multiplie les occasions de rencontre lors du Printemps des poètes ou par suite d'invitations avec les poètes et penseurs les plus marquants de notre époque : Yves Bonnefoy, Philippe Jaccottet, Michel Deguy, Jean Marie Gleize, le marionnettiste Cuttichio, des éditeurs d'art, des peintres, …

Le Prix Poésie21 est un greffon sur une des branches de ce massif d'initiatives qu'est la Fondation.

Ce prix en est donc à sa sixième année d'existence. Il est lié à un heureux concours de circonstances d'aides bienvenues. Nous en donnerons trois exemples :

  • Notre affiche provient d'un dessin du peintre François de Asis qui nous a donné l'autorisation de le reproduire. Ce sont des oiseaux vénitiens (en train de voler ou de se poser ? Observez !). Fr de Asis a collaboré avec Y. Bonnefoy et Ph. Jaccottet dans plusieurs de leurs recueils. Ses peintures sont reproduites aux éditions Fata Morgana et A l'atelier.

  • Yannick Resch fut notre première lauréate et elle est membre de notre jury. Spécialiste de Colette (elle contribua à l'édition de la Pléiade consacrée à Colette), elle vient de publier un ouvrage sur les femmes illustres de notre temps : Les Audacieuses (éd. Eyrolles, 2021). Ce thème va bien avec notre soirée et au poème de notre lauréate.

  • Miriam Hartmann, de retour de Corée d'une exposition rétrospective de son œuvre, peintre d'origine allemande, influencée par l'expressionnisme d'E. Nolde, a été notre lauréate en 2019, elle est un fidèle soutien à notre projet. Sa galerie A (9 rue Loubon, Aix) un lieu d'exposition où notre prix a un écho.

Tous trois étaient, ce soir, avec nous : Fr. de Asis, Yannick Resche, et Miriam Hartmann.

Deux autres personnes sont à remercier : Jade et Romain, les deux secrétaires de la Fondation, toujours réussissant au « bien-faire ». Ils sont avec la directrice Mme Calvet, non pas « derrière » ces manifestations mais « avec ».

Notre Prix Poésie21 privilégie toute œuvre marquée par une tension entre un projet esthétique et une ressource artistique maîtrisée. Les projets en poésie sont souvent les suivants : célébrer la Vie, le Langage, l'Être, la présence, l'engagement, la recherche de Soi, l'Absent comme mode du dépassement et de la propension à être. Pensons à cette phrase de l'empereur Marc Aurèle à son professeur et philosophe Fronton : « Qu'y-a-t-il de commun entre nous ? J'aime ce qui est absent ». Ce à quoi répond le poète Ségalen  donnant la parole à un empereur chinois image du Poète : « Je règne par l'étonnant pouvoir de l'absence » (Stèles).

Les ressources, c'est une pratique exigeante, un long travail sur la langue pour en délivrer ses infinies possibilités, sa faculté à extraire du Virtuel un sens, à remplacer l'Un ou le Multiple par le différencié unique (ce qui est un et pluriel). Pour atteindre cette ligne de partage et de confluence, le poète fait souvent appel à un second art : peinture ou musique, par exemple.

 

C'est pourquoi, à consulter la liste de nos lauréats précédents, nous observons ceci :

 

  • Sylvie Kandé (La Quête infinie de l'autre rive, Gallimard) par un triple chant actualise l'art oral des griots et sert à dire le drame des naufragés de notre époque ;

  • Michel Gravil (Ecrire l'eau le vent le ciel, Les Belles Lettres) opère conjointement avec les contours des dessins de Fr. de Asis ;

  • Michel Boudaud, membre de l'Association des Ecrivains et Artistes paysans, accompagne ses poèmes de ses compositions à la guitare (Demain sans doute il fera beau) ;

  • Eric Sarner (Simples merveilles, éd. Tarabuste), a, à son actif, de nombreux courts métrages, et son regard de cinéaste se voit dans sa poétique, dans le découpage de ses impressions.

  • Yannick Resch (Au plus haut du désir, éd. Hippocrène), observe l'infime et en voit la puissance, elle établit ce délicat rapport entre le perceptif et le dicible ;

  • Rémi Gernet, compositeur partisan de la tonalité, aime s'appuyer sur des poèmes pour ses œuvres musicales ;

  • Sophie Bernard (Pèlerinages de la chèvre, éd. Chomond) sait associer l'intensité d'une réflexion métaphysique au caractère auroral du monde, à la permanence de ses commencements immédiats.

Mais il faudrait ajouter à ces noms tous les poètes qui nous ont envoyé leur recueil. Ils nous ont souvent comblé de découvertes.

Echange d'une année à l'autre

Notre règle interne veut que le lauréat précédent a le devoir d'écrire un texte pour le lauréat suivant. Nous nous sommes donc tournés vers Eric Sarner et Léon Bralda pour présenter le recueil Elles disent d'Isabelle Cousteil, notre lauréate 2021.

Isabelle Cousteil le décrit ainsi : « un récitatif poétique créé oralement puis en plateau ». Il est né « un soir en un premier jet oral » à la suite de la présentation du combat de ces femmes espagnoles oubliées (Carmen Conde, Ernestina de Champourcin, Rosa Chacel, Concha Mendèz…) que lui expose José Manrubia. Une traduction en espagnol est donnée en vis à vis.

Extrait :

« elles marchent

fières et humbles à la fois

le pavé claque clair

sous leurs talons étroits

à grands pas elles conquièrent

le coeur à bout de bras

 

 Elles disent

la force innée

l'endurance des mères

cherchant des disparus

et à perte de vue

leur mémoire

les tient droites

au-devant des fusils »

Voici ce qu'écrivent Léon Bralda et Eric Sarner à propos de Elles disent / Ellas dicen, Ed Atelier Baie, 2021(avec des peintures-portraits de José Manrubia)

« La poésie est un acte d’insurrection […] une tentative de rendre justice à la réalité non telle qu’elle apparaît mais telle qu’il (le poète) la vit » … écrit Jean Pierre Siméon dans l’un de ses essais, et d’ajouter ailleurs : « Il y a dans la poésie un « parfum » de résurrection… »

Cela me semble relever de l’évidence lorsque mes yeux parcourent le poème d’Isabelle Cousteil « Elles disent/Ellas dicen ». Bel ouvrage embelli des peintures de José Manrubia, où s’agrègent la mémoire et les mots pour la dire. Certes, c’est un poème bref mais il est de ceux-là qui ont une chair dense, et fine, et ciselée. Un poème du cœur assurément ! Poème qui court de page en page et remonte à nos lèvres en deux langues essentielles à l’auteure, l’espagnol et le français. Que nous dit-il sinon l’engagement et l’héroïsme des femmes de notre temps (ou plus précisément de notre passé proche) pour demeurer libre, femme simplement dans la paix du monde ? Et ce poignant poème infuse la vie, non la renonciation, œuvre à plus de lumière et se refuse au ténébreux !

Par les mots disposés de part et d’autre de la page blanche, la poétesse nous invite à entendre plus qu’ils ne disent, à lire dans les espaces vacants ce qui appelle, ce qui se lève… comme un hymne à la bienveillance, à l’amour de l’autre mais aussi à la survie. Dans l’axe du poème que nous offre Isabelle Cousteil, c’est une posture éthique des plus humbles dont il est question : celle d’une poésie de la mémoire postulant le droit des femmes à la justice, à l’égalité et à la liberté.

C’est un hommage donc qui vient porter mémoire ! Hommage à toutes ces femmes en lutte contre la barbarie, la dictature et l’ordre convenu dans ces vieux pays féroces/ régis à coups de crosse. Mais que disent-elles sinon qu’à toutes ces injustices subies dans le silence complice/des vieux pays étroits/endormis/oppressés, elles opposent la noblesse sans particule/ et la bravoure sans guerre. Et face au silence des pères / aux noces convenues, elles disent : « nous sommes belles/dedans/dans ce dedans/secret // qu’on ne peut pas/ violer ». Elles disent cela, quand bien même le poème s’achève… fragments d’images et vers jetés au-devant des fusils, jouant de la page blanche du livre, il est un chant qui vient pour témoigner, entre cri et silence, entre mémoire et vérité, pour rendre hommage au courage de tant de femmes, artistes et intellectuelles, qui ont porté si haut les valeurs humaines de liberté et d’émancipation. » Léon BRALDA

ELLES…

 

«Des femmes parlent. De leurs paroles, de leur audace sont nées maintes histoires, fortes d’énergie, d’actes et de symboles que ce livre laisse deviner. « Elles » ce sont quinze femmes d’horizons différents, ibérique, sud-américain, africain, oriental. Toutes appartiennent au XXème siècle et sont romancières, poètes, chorégraphes, peintres, actrices, journaliste, biologiste ou militante politique. Mais, outre leur don propre, leur activité particulière et le contexte culturel dans lequel elles ont évolué, ces femmes partagent une sorte d’élan vital qui les a fait rayonner et fait de chacune une icône.

 

Élan vital ? Je me rappelle le texte récemment republié d’une conférence que donna Federico Garcia Lorca à Montevideo, au début des années 1930. Lorca y délivre sa théorie du duende, cette notion quasi intraduisible : l’engagement, pourrait-on dire, de quelqu’un, interprète ou créateur, qui ne triche jamais avec ses émotions et, dans un mouvement de générosité extraordinaire, atteint une expressivité extrême. Le duende c’est aussi le charme, l’envoûtement, la possession spirituelle. Et précisément, le duende c’est ce que partagent Maria Teresa León, Joumana Haddad, Frida Kahlo ou La Argentinita. Pour Federico, ce pouvoir mystérieux provient du fond de l’être ; il écrit : « c’est dans les ultimes demeures du sang qu’il faut le réveiller ». C’est la grâce au fond, probablement en prise avec ce que Romain Rolland appelait si justement « le sentiment océanique ».

 

Pour évoquer cette succession d’héroïnes – qui n’ont jamais tenté de s’élever au-dessus des autres humains, mais sont restées des femmes -, Isabelle Cousteil, écrivaine et le plasticien José Manrubia ont conjugué leurs talents pour aboutir à un petit ouvrage élégant. L’une rapporte en mots simples et harmonieux (français en page droite, espagnol en face) l’urgence et la nécessité de ce qu’« Elles » disent. L’autre, par l’acrylique ou le pastel nous rend vivants les traits de ces figures de liberté qui continuent à nous parler». Eric Sarner

Partage et présentation

 

Nous avons redonné la parole aux trois poètes présents pour qu'ils expriment leur parcours et leur conception de la poésie et dialoguent entre eux et avec le public. Léon Bralda a évoqué un souvenir d'étudiant en arts graphiques et en esthétique :une conférence donnée par un poète et sa soudaine adhésion à la poésie. Il se devait d'être poète. Pour Isabelle Cousteil, c'est à partir de la scénographie, de cette pratique de théâtralisation, que l'écriture poétique s'est, pour elle, imposée : elle rendait le mieux compte de l'expressivité qui surgit d'un plateau théâtral. Quant à Imasango, l'enfance passée auprès de sa grand-mère Kanak, le temps passé dans les arbres au bord de l'Océan, le goût de la solitude et de la lecture, ont été les appels qui l'ont menée à la poésie.

Bien que leurs chemins diffèrent, chacun d'eux tenait à écouter ce que l'autre disait, d'autant que la place accordée aux femmes dans leurs poèmes cimentait leur accord. Léon Bralda avait lu un poème pour sa fille et rappelait que son épouse était compositrice de musique contemporaine, qu'ils avaient conçu des spectacles communs à Clermont-Ferrand d'une grande qualité. Isabelle Cousteil était accompagnée de son « informateur », tous deux impressionnés par ces femmes espagnoles révoltées et courageuses que l'Histoire avait oubliées : José Manrubia est artiste plasticien, peintre (le recueil est constitué de portraits-tableaux), créateur et directeur artistique du festival Flamenca (Arles). Sans oublier l'éditeur Bruno Doan, fondateur de la maison d'édition Baie à Nîmes, sans omettre les images du spectacle donné à Lyon. Quant à Imasango, son appartenance à deux cultures, qui, toutes deux, auraient pu être des emprisonnements, lui imposa de voir dans le rôle féminin une fonction de conciliation pacifique, d'entente aussi prometteuse que la Nature sur son île est généreuse : entre insularité et métissage, entre l'intime et l'ouvert.

 

Yannick Resch termina par un rappel du parcours artistique de nos lauréats (Eric Sarner, qui nous avait prévenu de son absence, ne fut pas oublié). Il est peut-être curieux de terminer par une présentation mais cela faisait écho à leur prise de position précédente, empreinte de subjectivité (comment être devenu poète). Un reflet objectif était donné : titres, publications, colloques ont été exposés, avec légèreté, moins pour « s'ébrouer » dans le compliment que pour montrer la ligne de cohérence jusqu'à ce Prix qui est la leur.

Muriel Calvet fit de même pour Imasango, pour l'atelier d'écriture qu'elle a animé (et les retours furent positifs). Elle nous convia à un pot d'honneur au sein de la Fondation.

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